Deux murales, une même voix : la francophonie s’exprime en couleurs à Kimberley et à Golden 

Projets

Cet automne, deux écoles du CSF, Les Mélèzes-dorés • k̓ustit̓ ¢̓upnakutnamu à Kimberley et La Confluence à Golden, ont vécu un moment artistique porteur de sens grâce au programme national Créer pour se rapprocher, financé par le gouvernement fédéral à travers Patrimoine Canada.  

Ce programme, offert seulement à quelques communautés de moins de cinquante mille habitants chaque année, vise à célébrer la diversité linguistique du Canada, à soutenir les communautés francophones en situation minoritaire et à encourager l’engagement citoyen des jeunes à travers la création d’œuvres murales destinées à embellir des espaces publics. Pour qu’une municipalité puisse participer, il faut impérativement qu’une école francophone et une école anglophone acceptent de s’engager dans le projet. 

À Kimberley, sur le territoire de la Nation Ktunaxa, l’école Les Mélèzes-dorés • k̓ustit̓ ¢̓upnakutnamu et l’école McKim Middle School se sont transformées pendant une semaine en véritable ateliers collectifs. L’artiste invité a d’abord parcouru la ville pour s’inspirer de ses paysages, de ses symboles et de son identité, puis les élèves ont déposé, couche après couche, les premières couleurs de la fresque. Chaque classe a apporté un geste, un fragment de territoire, une nuance qui raconte la montagne, la forêt ou la lumière de ce coin des Kootenays du Sud-Est. Les élèves ambassadeur·rice·s, choisi·e·s pour leur créativité, ont ensuite ajouté les détails qui donnent âme à l’œuvre : des animaux locaux, des formes imaginées par les jeunes et, au centre, la silhouette d’une élève de l’école, comme une présence forte qui rappelle la jeunesse francophone qui grandit ici, s’enracine, se fait entendre et prend sa place dans une région où le français porte la marque de la minorité linguistique. 

La murale, composée de quatre panneaux de huit pieds et réalisée avec des matériaux conçus pour résister aux intempéries, est pensée pour durer des décennies avec un entretien minimal. Elle deviendra un élément permanent du paysage de Kimberley, un morceau de mémoire communautaire qui témoignera longtemps de la place vivante de la francophonie dans la ville. 

À Golden, sur les territoires des Nations Secwépemc et Ktunaxa, l’école La Confluence a vécu une expérience similaire quelques jours plus tôt, portée par la même volonté de rapprocher les communautés à travers l’art. À La Confluence, les élèves ont collaboré avec l’école anglophone Nicholson Elementary school  Là aussi, l’artiste invité s’est inspiré des paysages emblématiques de la région, les rivières, les plaines, les reliefs, pour imaginer une fresque que les élèves ont ensuite fait naître.  
 

Les classes ont peint le fond de l’œuvre, puis les élèves ambassadeur·rice·s ont ajouté des éléments inspirés de la faune locale, des symboles choisis par les jeunes et des silhouettes d’élèves représentant la rencontre entre les langues, les cultures et les histoires qui traversent Golden. Cette murale, elle aussi conçue pour être installée de façon permanente, deviendra un symbole visuel d’ouverture, de collaboration et de créativité, soulignant le rôle essentiel de l’école La Confluence dans la vitalité culturelle de la ville et l’affirmation de la langue française en milieu minoritaire. 

À Kimberley comme à Golden, les élèves ont vécu bien plus qu’un projet artistique. Ils ont vécu un geste citoyen significatif. Ce moment a permis à leurs couleurs, leurs mains et leurs imaginaires de contribuer à raconter leur territoire et leur identité.  

Ces deux murales, nées d’une même initiative fédérale, continueront de témoigner, pendant des décennies, d’une francophonie vivante, jeune, fière et ancrée dans les paysages du Sud-Est de la Colombie Britannique, rappelant à toutes et à tous que lorsque les enfants créent, ils rapprochent non seulement des couleurs, mais aussi des cultures, des langues et des communautés entières.